J’ai récemment assisté à un atelier "Innovation Jugaad", animée par Fanny Walter, coach et conférencière, qui a vécu cinq ans en Inde. J’ai eu envie de faire découvrir son parcours et ce concept "Innovation Jugaad" rapporté d’Inde.
FG : Bonjour Fanny pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?
FW : Volontiers. J’ai d’abord exercé comme ingénieur pendant 2 ans, puis l’intérêt humain m’a amené pendant 10 ans comme ingénieur commerciale en société de conseils et services informatiques. Puis curieuse de l’international et de la dynamique de l’Inde et la Chine, j’ai fait un MBA et eu une opportunité de partir 5 ans en Inde comme consultante inter-culturelle puis coach. Depuis 2013, je suis rentrée en France et j’ai lancé mon activité de coach, conférencière, auteure.
FG : Dans quelles circonstances êtes-vous partie en Inde ? Comment s’est déroulé votre séjour là-bas?
FW : J’ai adoré mon séjour, cela a été une révélation pour moi et a transformé ma vie. Je suis partie en Inde avec un Visa X, c’est-à-dire conjoint d’expatrié. Même si ce visa interdit de travailler, mon envie et le réseau soudé des français à Delhi m’ont permis de signer un contrat local pour le groupe français Safran. J’ai alors eu un visa de travail comme consultante interculturelle pour favoriser l’harmonisation des pratiques et la fluidité de communication entre les ingénieurs indiens, allemands et français.
FG : Comment êtes-vous devenue coach ?
FW : Les équipes de Safran m’ont appelé un moment « coach », puis elles se sentaient autonomes et pouvaient maintenant voler de leurs propres ailes, mon contrat s’est arrêté. Ayant alors du temps pour moi, j’ai suivi un Master Coach sur 6 mois chez ICI, qui proposait 10 jours en France pendant l’été et le reste à distance, que j’ai pu faire depuis Delhi, avec des téléconférences, skype, Intranet, travaux personnels. Le coaching vise à atteindre un objectif et permet une harmonie entre ses pensées, ses émotions et son corps, en partant de ses pensées et émotions. En étant en Inde, j’en ai profité pour démarrer ma formation de professeur de yoga Iyengar. Les postures, asanas, visent également l’harmonie de ses pensées, émotions, énergie, âme et corps, en partant du corps. J’utilise donc parfois aussi le yoga et la méditation dans mes coachings.
FG : Quelles types de personnes coachez vous ?
FW : Je coache principalement des managers, entrepreneurs, des équipes en entreprise, des étudiants en école de management et ingénieur, des sportifs de haut-niveau. Je coache en individuel et collectif, si possible avec une partie en environnement atypique comme voilier, ski de randonnée, simulateur de vol, en marchant. J’ai 3 sujets principaux : l’innovation jugaad ; la communication interculturelle et les négociations internationales ; la confiance : en soi, envers un client ou partenaire, le management par la confiance et les entreprises libérées.
FG : Y a-t-il des différences entre le coaching d’un(e) indien(ne) et d’un(e) français(e) ?
FW : Il y a des habitudes culturelles, donc il peut y avoir une différence pour la première rencontre et la création du lien de confiance. C’est important aussi d’être assez à l’aise dans la langue exprimée, par exemple l’anglais. Ensuite, c’est pareil, car nous parlons de l’être humain. En même temps, parfois mes amis indiens qui habitent depuis longtemps en France ont des attitudes française quand ils commencent à râler, et moi de nationalité française une posture indienne en transformant automatiquement cette contrainte ou difficulté en opportunité. Alors nous rigolons.
FG : Depuis combien de temps êtes vous revenue en France ?
FW : Depuis presque 3 ans.
FG : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’innovation Jugaad ?
Avec grand plaisir. Jugaad signifie « débrouillardise » en hindi. C’est l’équivalent de notre système D. C’est vraiment la façon indienne de vivre. En France, c’est Navi Radjou, un franco-indien, qui a conceptualisé cette approche pour la rendre accessible aux occidentaux. Je recommande son livre Innovation Jugaad, dans lequel il défini six principes :
FG : A qui s’adresse la formation Jugaad que vous animez ?
A toute personne qui souhaite aller plus loin dans son projet, ou avoir une sensation de fluidité, performance, innovation et joie dans son travail. Cette formation l’aide à sortir de sa zone de confort et avoir une attitude innovante.
FG : Quels sont ses objectifs et sa ligne directrice?
L’objectif de cette formation innovation jugaad est à la fois de s’approprier cette approche et de prendre un de ses projets pour avoir des idées et actions nouvelles concrètes.
FG : Comment se renseigner et s’inscrire pour les prochaines sessions ?
FW : Vous pouvez vous inscrire en envoyant un e-mail à [email protected]. Les prochaines formations d’innovation jugaad sont les 8-9 juin à Lyon, 21-22 juin à Aix et en septembre à Paris.
FG : Retournez-vous régulièrement en Inde ?
FW : Depuis mon retour, je suis allée une fois au Népal et une fois en Inde. Mon rêve est d’y retourner plus souvent. J’aimerais accompagner des clients ou quand mon livre Oser communiquer Créer la confiance – Photographies d’Inde, réflexions interculturelles, exercices de coaching, préfacé par Laurence Vanhée et postfacé par Matthieu Ricard, sera traduit en anglais, je compte faire des conférences-dédicaces en Inde et dans la Silicon Valley.
FG : Avez-vous un prochain voyage en préparation ?
FW : En attendant un voyage en Inde, depuis Marseille, je vais parfois au Maroc, où je trouve quelques similitudes de comportement au niveau du temps, de la qualité et de la propreté.
FG : Si vous fermez les yeux et penser à l’Inde quelle est la première image, le premier son, la première odeur, le premier goût qui vous reviennent en mémoire ?
FW : Old Delhi et ce grouillement avec des saris de toutes les couleurs, des odeurs d’épices, un chai (le thé indien) et riz-dal-légumes cuisiné par la Maman d’un bon ami, des klaxons, cris et agitation avec un char à bœuf, un charriot poussé par deux hommes, des vélos-rickshaws, des porteurs avec leur paquet sur la tête, et tous ses commerçants et habitants dans tous les sens. Puis cela peut être le Ladakh avec ses étendus de montagnes désertiques, avec de la verdure le long des rivières, des drapeaux tibétains qui flottent au vent et un monastère perché, avec des enfants curieux qui sont venus en courant me saluer.
FG : Merci pour cet échange. Namaste !
FW : Merci pour cette entretien. Je me suis régalée en voyageant par la pensée. Et j’adore partager mon expérience et mon apprentissage. Namaste ()
Frédéric Gayraud, www.prado-consulting.com
FG : Bonjour Fanny pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?
FW : Volontiers. J’ai d’abord exercé comme ingénieur pendant 2 ans, puis l’intérêt humain m’a amené pendant 10 ans comme ingénieur commerciale en société de conseils et services informatiques. Puis curieuse de l’international et de la dynamique de l’Inde et la Chine, j’ai fait un MBA et eu une opportunité de partir 5 ans en Inde comme consultante inter-culturelle puis coach. Depuis 2013, je suis rentrée en France et j’ai lancé mon activité de coach, conférencière, auteure.
FG : Dans quelles circonstances êtes-vous partie en Inde ? Comment s’est déroulé votre séjour là-bas?
FW : J’ai adoré mon séjour, cela a été une révélation pour moi et a transformé ma vie. Je suis partie en Inde avec un Visa X, c’est-à-dire conjoint d’expatrié. Même si ce visa interdit de travailler, mon envie et le réseau soudé des français à Delhi m’ont permis de signer un contrat local pour le groupe français Safran. J’ai alors eu un visa de travail comme consultante interculturelle pour favoriser l’harmonisation des pratiques et la fluidité de communication entre les ingénieurs indiens, allemands et français.
FG : Comment êtes-vous devenue coach ?
FW : Les équipes de Safran m’ont appelé un moment « coach », puis elles se sentaient autonomes et pouvaient maintenant voler de leurs propres ailes, mon contrat s’est arrêté. Ayant alors du temps pour moi, j’ai suivi un Master Coach sur 6 mois chez ICI, qui proposait 10 jours en France pendant l’été et le reste à distance, que j’ai pu faire depuis Delhi, avec des téléconférences, skype, Intranet, travaux personnels. Le coaching vise à atteindre un objectif et permet une harmonie entre ses pensées, ses émotions et son corps, en partant de ses pensées et émotions. En étant en Inde, j’en ai profité pour démarrer ma formation de professeur de yoga Iyengar. Les postures, asanas, visent également l’harmonie de ses pensées, émotions, énergie, âme et corps, en partant du corps. J’utilise donc parfois aussi le yoga et la méditation dans mes coachings.
FG : Quelles types de personnes coachez vous ?
FW : Je coache principalement des managers, entrepreneurs, des équipes en entreprise, des étudiants en école de management et ingénieur, des sportifs de haut-niveau. Je coache en individuel et collectif, si possible avec une partie en environnement atypique comme voilier, ski de randonnée, simulateur de vol, en marchant. J’ai 3 sujets principaux : l’innovation jugaad ; la communication interculturelle et les négociations internationales ; la confiance : en soi, envers un client ou partenaire, le management par la confiance et les entreprises libérées.
FG : Y a-t-il des différences entre le coaching d’un(e) indien(ne) et d’un(e) français(e) ?
FW : Il y a des habitudes culturelles, donc il peut y avoir une différence pour la première rencontre et la création du lien de confiance. C’est important aussi d’être assez à l’aise dans la langue exprimée, par exemple l’anglais. Ensuite, c’est pareil, car nous parlons de l’être humain. En même temps, parfois mes amis indiens qui habitent depuis longtemps en France ont des attitudes française quand ils commencent à râler, et moi de nationalité française une posture indienne en transformant automatiquement cette contrainte ou difficulté en opportunité. Alors nous rigolons.
FG : Depuis combien de temps êtes vous revenue en France ?
FW : Depuis presque 3 ans.
FG : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’innovation Jugaad ?
Avec grand plaisir. Jugaad signifie « débrouillardise » en hindi. C’est l’équivalent de notre système D. C’est vraiment la façon indienne de vivre. En France, c’est Navi Radjou, un franco-indien, qui a conceptualisé cette approche pour la rendre accessible aux occidentaux. Je recommande son livre Innovation Jugaad, dans lequel il défini six principes :
- Transformer toute adversité en opportunité,
- Faire plus avec moins,
- Penser et agir de manière flexible,
- Viser la simplicité,
- Intégrer les exclus,
- Suivre son intuition.
FG : A qui s’adresse la formation Jugaad que vous animez ?
A toute personne qui souhaite aller plus loin dans son projet, ou avoir une sensation de fluidité, performance, innovation et joie dans son travail. Cette formation l’aide à sortir de sa zone de confort et avoir une attitude innovante.
FG : Quels sont ses objectifs et sa ligne directrice?
L’objectif de cette formation innovation jugaad est à la fois de s’approprier cette approche et de prendre un de ses projets pour avoir des idées et actions nouvelles concrètes.
FG : Comment se renseigner et s’inscrire pour les prochaines sessions ?
FW : Vous pouvez vous inscrire en envoyant un e-mail à [email protected]. Les prochaines formations d’innovation jugaad sont les 8-9 juin à Lyon, 21-22 juin à Aix et en septembre à Paris.
FG : Retournez-vous régulièrement en Inde ?
FW : Depuis mon retour, je suis allée une fois au Népal et une fois en Inde. Mon rêve est d’y retourner plus souvent. J’aimerais accompagner des clients ou quand mon livre Oser communiquer Créer la confiance – Photographies d’Inde, réflexions interculturelles, exercices de coaching, préfacé par Laurence Vanhée et postfacé par Matthieu Ricard, sera traduit en anglais, je compte faire des conférences-dédicaces en Inde et dans la Silicon Valley.
FG : Avez-vous un prochain voyage en préparation ?
FW : En attendant un voyage en Inde, depuis Marseille, je vais parfois au Maroc, où je trouve quelques similitudes de comportement au niveau du temps, de la qualité et de la propreté.
FG : Si vous fermez les yeux et penser à l’Inde quelle est la première image, le premier son, la première odeur, le premier goût qui vous reviennent en mémoire ?
FW : Old Delhi et ce grouillement avec des saris de toutes les couleurs, des odeurs d’épices, un chai (le thé indien) et riz-dal-légumes cuisiné par la Maman d’un bon ami, des klaxons, cris et agitation avec un char à bœuf, un charriot poussé par deux hommes, des vélos-rickshaws, des porteurs avec leur paquet sur la tête, et tous ses commerçants et habitants dans tous les sens. Puis cela peut être le Ladakh avec ses étendus de montagnes désertiques, avec de la verdure le long des rivières, des drapeaux tibétains qui flottent au vent et un monastère perché, avec des enfants curieux qui sont venus en courant me saluer.
FG : Merci pour cet échange. Namaste !
FW : Merci pour cette entretien. Je me suis régalée en voyageant par la pensée. Et j’adore partager mon expérience et mon apprentissage. Namaste ()
Frédéric Gayraud, www.prado-consulting.com